Enceinte et portail



Vestiges


Vue de la clôture principale du camp.

Tout autour de la zone se dresse l’enceinte du camp : une clôture de barbelés de plus de trois mètres de haute destinée à empêcher les détenus de s’évader. Deux barrières basses, construites de part et d’autre à 5 mètres de la clôture barbelée, signalent l’emplacement de la « zone interdite » surveillée par des gardes armés depuis les miradors. Le camp 93 étant relativement calme, peut-être avait-il été décidé de construire ces barrières secondaires en bois, à la place des barbelés. De nos jours, la clôture est dans un état proche de celui d’origine, mais certaines parties de l’enceinte principale sont penchées, voire couchées à terre, à cause de la nature instable du sol. Les barbelés, quant à eux, portent la marque du temps et ont fini par rouiller avec les années.

Le portail du camp se trouve à côté du poste de contrôle (vakhta) et donne sur l’allée centrale. Il est formé de deux grands battants. Il s’ouvre pour laisser passer des véhicules, ou des convois de détenus. A l’origine, comme dans d’autres camps du chantier 501, le portail était peut-être orné d’un soleil de bois, dont il ne reste rien aujourd’hui. Les restes des planches qui le composaient reposent maintenant sur le sol, au milieu de la végétation.


Retrouvons Vadim Gritsenko devant le portail effondré. Entretien enregistré le 16 Août 2019, traduction Eric Hoesli.




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Restes du portail du camp 93
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Clôture de barbelés (nord)
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Clôture de barbelés (sud)
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Clôture de barbelés inclinée au sud du camp
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Vue rapprochée d’un poteau de la clôture principale (sud)
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Angle sud-est de la clôture de barbelés
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Clôture de barbelés (est)
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Enceinte interne (sud)
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Enceinte externe (nord)
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Enceinte interne (nord)
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Enceinte interne (est)
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Enceinte interne (est)
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Enceinte externe (est)





Témoignages


La zone, entourée de fils de fer barbelés et de miradors, représente l’espace dans lequel sont gardés les prisonniers. F. M. Revdev et P. S. Khatchatourian, eux-mêmes d’anciens prisonniers nous livrent ici leur définition de la zone.


Pavel Sergeïevitch Khatchatourian, ancien prisonnier et constructeur de ponts sur le projet 503

« Dans chaque zone, il y avait une section sanitaire, un isolateur, une bania et une cantine. À la colonne, on apportait tout : la nourriture et le linge. »
(Projet N°503 (1947-1953) Documents. Documentation. Recherches., Fascicule 1, p. 57)


Fiodor Mikhaïlovitch Revdev, ancien prisonnier du projet 501

« Qu’est-ce que la zone ? C’est un territoire dont le périmètre est délimité par une clôture au-dessus de laquelle se trouvent des fils barbelés. Dans les quatre coins de la zone se tiennent des miradors, sur lesquelles sont montées des mitrailleuses. Des mitrailleuses de moyen calibre. Au milieu de la zone, il y a une sorte de bergerie, une étable où l’on garde habituellement le bétail. C’est là que nous vivions. Puis ils nous ont apporté une tente. »
(V. N. Gritsenko, Le Yamal du Nord sous Staline, p.126)