Miradors



Vestiges


Deux miradors, situés aux angles sud-ouest et nord-est du camp, permettent aux gardes de surveiller l’enceinte, la « zone interdite », ainsi que l’intérieur et les abords du camp. Du haut de ces structures, à 4 mètres du sol, les gardiens bénéficient d’une vision dégagée de l’enceinte et peuvent braquer leur arme sur un détenu qui pénètrerait dans la « zone interdite » pour tenter de s’évader. Leur construction est simple : il s’agit d’une plateforme perchée sur quatre poteaux, protégée par quatre parois légères et un toit (aujourd’hui disparus) et accessible par une échelle. On s’attendrait à trouver un mirador à chaque angle ; or le camp 93 n’en possède que deux. Sans doute étaient-ils suffisants pour contrôler l’intégralité de l’enceinte. L’un d’entre eux surplombe d’ailleurs l'isolateur disciplinaire, zone sensible dans le camp.




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Mirador sud-ouest
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Vue rapprochée d’un des poteaux du mirador sud-ouest
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Mirador nord-est
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Plateforme du mirador nord-est, vu du dessous





Témoignages


Avec le poste de garde et les clôtures de fil barbelés, les miradors constituaient l’un des éléments centraux du dispositif de surveillance des prisonniers. V. A. Maslov et A. P. Salanguine nous parlent du travail des gardiens sur les miradors.


Viktor Andreïevitch Masslov, ancien gardien de camps sur le projet 501

« Sur les miradors, on restait quatre heures, puis on avait quatre heures de repos, et de nouveau quatre heures sur le mirador. Le service variait : un jour, c’est le mirador, le jour d’après, l’escorte. »
(V. N. Gritsenko, Le Yamal du Nord sous Staline, p.139)


Alexeï Pavlovitch Salanguine, ancien prisonnier sur le projet 503

« Sur les "pigeonniers" (les miradors) se tenaient des autogardes. Ils n’étaient pas comme les autres. Une fois, l’un d’eux fourra sa main dans la zone interdite pour prendre un godet d’eau. Il fut abattu. Il ne lui restait que deux-trois mois avant la fin de sa peine… »
(Projet N°503 (1947-1953) Documents. Documentation. Recherches., Fascicule 1, p. 54)